Noël si beau qu’on ne peut l’imaginer

News

Voici un récit magnifique de la Naissance du Seigneur, plein de lumière et d’émotions ! La scène, transmise par la mystique italienne Maria Valtorta, est si évocatrice qu’on se trouve transporté à la crèche, tout ému et émerveillé devant le petit Enfant-Dieu, Prince de la Paix, Maître de la Vie !

Joyeuse préparation pour la Naissance

À Bethléem, Marie et Joseph ont trouvé refuge dans une sorte de grotte sombre, froide et humide qui sert d’étable pour les animaux. Joseph a fait un maigre feu et il invite Marie à se reposer. Dehors, il fait nuit et le silence remplit leur pauvre abri.

Marie, voyant que Joseph près du feu a la tête qui tombe sur la poitrine, comme s’il réfléchissait, pense que la fatigue a triomphé de son désir de rester éveillé. Elle a un bon sourire et s’agenouille en faisant moins de bruit qu’un papillon se posant sur une rose. Un sourire heureux sur le visage, elle prie. Elle prie les bras écartés, paumes vers le ciel, sans jamais paraître fatiguée de cette position pénible. Puis elle se prosterne, le visage contre le foin, dans une prière encore plus profonde.

Quand Joseph voit que le feu est presque mort et que l’étable est dans une quasi-obscurité, il jette quelques rameaux pour raviver le feu, car le froid doit être piquant. Le froid de cette nuit d’hiver paisible pénètre en effet de toutes parts dans ces ruines. Le pauvre Joseph doit être gelé, car il se trouve près l’entrée. Il avance ses mains vers la flamme et se réchauffe un peu. Quand le feu a bien pris, il se tourne. Il ne voit rien, même plus le voile blanc de Marie. Il se met alors debout et s’approche lentement :

« Tu ne dors pas, Marie ? » demande-t-il.
« Je prie » répond doucement Marie
Tu n’as besoin de rien ?
Non, Joseph.
Essaie de dormir un peu, ou du moins de te reposer.
Je vais essayer, mais prier ne me fatigue pas.
Bonne nuit, Marie.
– Bonne nuit, Joseph. »

Joseph, pour ne plus céder au sommeil, s’agenouille auprès du feu et prie, le visage dans ses mains. Excepté le bruit du bois qui crépite et celui de l’âne, qui de temps à autre frappe le sol du pied, on n’entend rien.

Plongée dans la Lumière béatifique

Un rayon de lune pénètre par une fissure du plafond, comme une lame immatérielle d’argent qui s’en va chercher Marie.  Au fur et à mesure que la lune monte dans le ciel, il s’allonge et, finalement, l’atteint. Le voilà sur la tête de Marie en prière, la nimbant de blancheur.
Marie lève la tête comme sur un appel du Ciel. Oh, comme c’est beau ici ! Sa tête resplendit à la blanche lumière de la lune, et un sourire radieux la transfigure. Que voit-elle ? Qu’entend-elle ? Qu’éprouve-t-elle ? Elle seule pourrait dire ce qu’elle a vu, entendu et éprouvé au moment fulgurant de sa maternité. Je vois seulement la lumière ne cesser de grandir autour d’elle.

Son vêtement bleu foncé a maintenant pris l’apparence d’un bleu d’une douceur céleste de myosotis, ses mains et son visage semblent devenir bleutés comme s’ils étaient placés sous le feu d’un saphir immense et clair, pure clarté du Paradis.

La lumière se dégage toujours plus du corps de Marie, elle absorbe celle de la lune, on dirait même qu’elle attire tout à elle. C’est elle, désormais, qui est dépositaire de la Lumière, celle qui doit donner cette Lumière au monde. Et cette Lumière béatifique, irrésistible, incommensurable, divine qui est sur le point de nous être donnée s’annonce par une aube, un éveil de lumière au clairon, un chœur d’atomes de lumière qui ne cesse de croître comme une marée et de s’élever comme de l’encens…

La voûte noire, enfumée, couverte de fissures et de toiles d’araignées ressemble maintenant à celle d’une salle royale. Chaque pierre est un bloc d’argent, chaque fissure une clarté opaline, chaque toile d’araignée un précieux baldaquin tissé d’argent et de diamants. La mangeoire inférieure, en bois sombre, est devenue un bloc d’argent bruni. Les murs sont recouverts d’un brocart où la blancheur de la soie disparaît sous une broderie de perles en relief.

Fulgurante Naissance

La lumière ne cesse de croître, l’œil ne peut la supporter. Comme absorbée par un voile de lumière incandescente, la Vierge y disparaît… et la Mère en émerge.
Oui : quand la lumière redevient supportable à mes yeux, je vois Marie tenant son Fils nouveau-né dans les bras. C’est un petit bébé rose et potelé qui s’agite et se débat de ses mains, petites comme un bouton de rose, et de ses petons, qui tiendraient bien dans le cœur d’une rose. Il vagit d’une voix tremblante, exactement celle d’un agneau qui vient de naître, en ouvrant une bouche qui ressemble à une fraise des bois.

Il bouge une tête si blonde qu’on la croirait sans cheveux, une petite tête que sa mère soutient de la paume de sa main tout en regardant son bébé ; elle l’adore en pleurant et riant tout à la fois, et s’incline pour y déposer un baiser, non pas sur sa tête innocente, mais au milieu de la poitrine, là où son petit cœur bat – et cela pour nous : là où, un jour, se trouvera la blessure. Sa Mère la lui soigne par avance, cette blessure, par son baiser immaculé.

Bouleversés par un si grand bonheur

Le bœuf, réveillé par la clarté, se lève dans un grand bruit de sabots et mugit, et l’âne tourne la tête et brait. C’est la lumière qui les réveille, mais j’aime à penser qu’ils ont voulu eux aussi saluer leur Créateur, de leur part et de la part de tous les animaux.
Joseph aussi, qui priait, comme en extase, avec une intensité telle qu’il s’était isolé de tout ce qui l’entourait, se secoue. Entre ses doigts dont il se couvre le visage, il voit filtrer cette étrange lumière. Marie l’appelle :
« Joseph, viens. »
Il accourt et, devant le spectacle, il s’arrête, comme foudroyé de respect, et va tomber à genoux là où il se trouve. Mais Marie insiste :
« Viens, Joseph. »
Tenant de la main droite l’Enfant tout contre son cœur, Marie se lève et se dirige vers Joseph, qui s’avance d’un pas hésitant, pris entre le désir de venir à elle et la crainte d’être irrespectueux.
Arrivés l’un près de l’autre, les deux époux se regardent en pleurant de bonheur.
« Viens, offrons Jésus au Père », dit Marie.
Tandis que Joseph s’agenouille, elle, debout, élève son Enfant dans ses bras et dit :

« Me voici. C’est pour lui, mon Dieu, que je prononce ces mots. Me voici pour faire ta volonté. Et avec lui, moi, Marie, et Joseph, mon époux. Voici tes serviteurs, Seigneur. Que nous fassions toujours ta volonté, à tout moment et en toute occasion, pour ta gloire et par amour pour toi. »

Zèle d’Amour

Puis Marie se penche, dit : « Prends-le, Joseph » et lui offre l’enfant.
« Moi ? A moi ? Oh non, je n’en suis pas digne ! »
Joseph est tout intimidé, anéanti à l’idée de devoir toucher Dieu.
Mais Marie insiste en souriant :
« Tu en es bien digne. Nul ne l’est plus que toi, et c’est pour cette raison que le Très-Haut t’a choisi. Prends-le, Joseph, et tiens-le pendant que je vais chercher les langes. »
Alors, Joseph étend les bras et prend le petit Enfant qui crie de froid. Mais une fois qu’il l’a dans les bras, il abandonne son intention première de le tenir loin de lui par respect, et il le serre contre son cœur, en éclatant en sanglots :
« Oh, Seigneur ! Mon Dieu ! »

Puis, il se penche pour baiser les petits pieds et les sent glacés. Alors, il s’assied par terre, le presse contre lui et se sert de son manteau marron et de ses mains pour essayer de le couvrir, de le réchauffer, de le défendre contre la bise nocturne.
Il voudrait aller à côté du feu mais, là-bas, un courant d’air pénètre par la porte. Alors il va se placer entre le bœuf et l’âne, tournant le dos à la porte, penché sur le nouveau-né pour lui faire de sa poitrine une niche dont les côtés sont une tête grise aux longues oreilles et un gros museau blanc aux bons yeux humides.

Marie a ouvert le coffre et en a tiré des linges. Elle est allée auprès du feu et les y a réchauffés. Elle s’avance maintenant vers Joseph et avec une merveilleuse douceur enveloppe l’Enfant.
Joseph prend du foin, va le tiédir près du feu, et le place dans la mangeoire du bœuf. Marie y dépose l’Enfant, comme le plus précieux et le plus délicat trésor, puis elle le couvre de son manteau bleu.
Alors Joseph et Marie, penchés sur la crèche, sentent leur cœur se dilater d’une joie infinie…

C’est la joie de Noël, apportée par le doux Jésus, Fils de Dieu,
si puissant et si fragile…

Il vient se donner à chacun de nous à Noël.
Alors, cette nuit-là, puissions-nous prendre du temps,
dans le silence,  pour Le rencontrer dans notre cœur.

Et Il nous donnera sa Joie, sa Paix
que rien ne pourra nous enlever.

Et sa Paix et sa Joie seront notre plus beau cadeau !